L'abbaye oubliée de Niedersmunster

Perdue au fond de la vallée, cette abbaye est très peu connue car invisible du Mont Ste Odile. Il faut dire que ce n'est plus qu'une ruine perdue dans une végétation envahissante. Pour y accéder il suffit de suivre une petit sentier qui part de la source Ste Odile et qui descend dans la forêt. Au bout de quelques centaines de mètres, on débouche sur une clairière qu'il faut contourner. La ruine se devine entres quelques arbres et buissons, devant une ferme, au plein milieu des prés. Déception du visiteur quand il s'en approche : les vieilles pierres sont clôturées par un grillage inesthétique qui dénature le site, empêchant l'accès. Bref, la déchéance d'une abbaye après des siècles de gloire et de rayonnement....
Niedersmunster, comme sont nom l'indique, est le "Moutier du Bas". Elle fut construite vers le VIIIème siècle puis agrandie ultérieurement. Les afflux de pèlerins devenaient si importants que le monastère de Hohenbourg (actuel Mont Ste Odile) ne pouvait plus accueillir tout ce monde. Il fut décidé de construire un hospice et une abbaye au bas de la montagne pour canaliser les pèlerins. Ce sont de précieuses reliques qui vont donner la gloire et le prestige à cette abbaye. En effet un morceau de la croix et le voile de la vierge ont été, selon la légende (voir page consacrée à St Jacques), conservés en ce lieu.

C'était suffisant pour que cette abbaye supplante, par sa renommée, celle de Hohenbourg. La petite abbaye, fut restaurée, agrandie et devint une splendide abbatiale romane.
Malheureusement détruite, pillée et ravagée par les flammes à plusieurs reprises puis frappée par la foudre après une restauration en 1572, Niedersmunter devint une ruine qui fut exploitée comme carrière. Il ne reste aujourd'hui plus grand chose de cette illustre bâtisse.

On peut encore observer les restes du massif occidental avec des escaliers qui mènent à la tribune. Une splendide voûte permet de se faire une idée de la hauteur de la nef.
Quelques restes de colonnes de l'ancienne nef et quelques dalles funéraires témoignentde la grandeur du lieu au temps de sa splendeur. Enfin des escaliers donnent accès à l'ancienne crypte dont le plafond est aujourd'hui effondré.


Lithographie 1859 (collection personnelle extrait de la montagne de sainte Odile et ses environs -typographie L.F Le Roux)